Choisir la cohérence

15 Déc 2024

Bobby Grégoire

Bobby Grégoire

Chef consultant et créateur de contenus en alimentation durable, j’accompagne les mangeurs, organisations et leur communauté dans la transition socio-écologique par l’alimentation. Ma raison d’être : donner du sens à ce que l’on mange!

Je suis social

Pourquoi j’ai choisi d’agir en marge pour bâtir des systèmes alimentaires durables dès aujourd’hui!

Aujourd’hui, je te parle d’un dilemme moral auquel on fait tous face quand on s’investit pour changer les systèmes alimentaires et les rendre plus durables !

On fait tous un choix. Ça, que ce soit consciemment ou non !

Le dilemme en question ?

Est-ce qu’il vaut mieux agir de l’intérieur, dans les corporations, organisations et institutions qui, volontairement ou non, nuisent aux actions et à l’émergence d’un modèle résilient dont nous avons besoin pour la transition ?

Ou vaut-il mieux agir en marge ou en parallèle de ces structures, pour soutenir directement les projets, initiatives et réseaux qui contribuent à la transition dès aujourd’hui ?

C’est la question que je me pose depuis quelques semaines.

Surtout depuis mon retour de la biennale Terra Madre de Slow Food (Italie) en octobre, une réflexion qui s’est précisée — voire confirmée — après mon passage en Arabie Saoudite, où je donnais une série de formations il y a deux semaines.

Bref, comment agir et user de mon leadership pour mieux aligner mes interventions avec mes valeurs et mes convictions ?

Tu sais, pour me sentir 100 % sur mon X !

Ce dilemme-là revient périodiquement s’immiscer dans mon esprit. Il influence mes choix de travail, d’implications et les projets que je réalise — ou que j’ai réalisés à différents moments de ma vie d’adulte.

Et récemment, il a refait surface.

Dans quel contexte ?

C’est après avoir soutenu directement des gens, des projets et un réseau profondément alignés sur mes valeurs, et qui, aujourd’hui, mettent en pratique les principes de systèmes alimentaires durables à travers une approche axée sur la résilience.

Ce qui s’est passé ?

Toutes mes dissonances cognitives, celles que je m’étais racontées professionnellement ces dernières années, m’ont éclaté en pleine figure.

Pow !

Ces dernières années, j’ai surtout fait le choix de travailler de l’intérieur, en m’engageant dans la réduction du gaspillage alimentaire. J’ai tenté, avec ma petite influence, de réformer des entreprises qui, de l’autre côté, agissent souvent à l’encontre du modèle que je veux réellement voir émerger.

Est-ce que j’ai eu un impact positif et réduit l’impact négatif de certains ? Oui !

Mais…

Tu vois, les deux approches sont valides. Elles sont même souvent complémentaires.

Mais elles viennent avec leurs propres défis :

  • D’un côté, essayer de changer de l’intérieur, c’est risquer de coopter ou de renforcer ce qu’on critique. Pire encore, perdre de vue ma motivation de départ.
  • De l’autre, agir en marge ou en parallèle du système dominant, et bâtir des alternatives, demande une résilience énorme. Il faut être capable de s’adapter constamment, tout en accompagnant les acteurs et en développant une véritable stratégie politique. Sinon, les efforts risquent de s’essouffler à long terme, et toi aussi.

Mon choix aujourd’hui ?

Je choisis la cohérence.

Je choisis de travailler en marge et de porter mon focus sur le soutien aux gens, organisations et communautés qui incarnent mes valeurs et qui travaillent à changer le système ou à le rendre plus résilient.

C’est pourquoi j’assume mon leadership et reprends le tablier de chef consultant en alimentation durable à mon compte dès janvier 2025.

Ainsi, je pourrai mieux soutenir ceux qui font le choix concret d’agir aujourd’hui, en parallèle, pour une transition vers des systèmes alimentaires durables. Je pourrai aussi continuer de collaborer avec ceux qui font le choix de travailler de l’intérieur, selon mes termes, au sein d’organisations et d’institutions prêtes à réellement s’engager pour des changements systémiques et repenser leur modèle d’affaires.

Quelle forme prendrons mes services ? J’ai déjà mon idée là-dessus. Je t’en parle dans un prochain article, mais en bref, contact moi si tu veux travailler sur :

  • La réduction de leur gaspillage alimentaire,
  • Mieux intégrer les produits d’artisans-producteurs du Québec
  • Manger le territoire en intégrant les forestibles au menu et le patrimoine alimentaire.

Et toi, qu’est-ce que tu choisis ?

Réformer le système de l’intérieur ou bâtir des alternatives en parallèle ?

Quelle voie prends-tu? Comment, ensemble, on peut avancer vers des systèmes alimentaires durables ?