Manger le territoire

7 Juin 2023

Bobby Grégoire

Bobby Grégoire

Chef consultant et créateur de contenus en alimentation durable, j’accompagne les mangeurs, organisations et leur communauté dans la transition socio-écologique par l’alimentation. Ma raison d’être : donner du sens à ce que l’on mange!

Je suis social

Manger local ça veut un peu dire à la fois tout et n’importe quoi. Ça manque de sens commun, ca manque de profondeur ! C’est pourquoi je te propose de manger le territoire

As-tu, toi aussi, l’impression que le discours général du manger local sonne creux ?
Moi, définitivement !
 
Aujourd’hui, je voulais te partage un fil de réflexion qui me trotte dans la tête depuis quelques temps. Pourquoi manger local pour être durable, ça ne suffit pas !
Tu vois, manger local, ça veut un peu dire à la fois tout et n’importe quoi quand tu sillonne internet. Combien de fois j’ai vu des recettes « 100% locales » qui incluaient des agrumes !?
 
Ça manque de sens commun, ca manque de profondeur ! On oublie trop souvent des dimensions essentielles de nos aliments pour réellement donner du sens à ce que l’on mange.
 

Je te propose aujourd’hui de changer d’approche, d’aller plus loin, de manger le territoire !

 
Mais tu me dis, Bobby, manger local et de saison, c’est un peu une de tes marottes, non ? Oui ! Et je ne la renie pas. Je veux simplement t’amener aujourd’hui dans une réflexion, à aller plus loin qu’une simple notion de kilomètres alimentaires.
 

Ce qui m’a amené de manger local à manger le territoire ?

Faire la transition vers une alimentation durable, ça ne se fait pas en claquant des doigts ! À vouloir tout changer d’un coup, on augmente la difficulté exponentiellement.
 
J’ai quelques souvenirs de mon défi de 2009 : manger selon le régime des 100 miles, un défi locavore basé sur le livre « The 100-mile diet » paru en 2007 et qui a eu un effet bœuf. Je me suis rendu compte qu’en recherche de la simplicité, j’ai trouvé uniquement de la complexité.
 
La recherche de proximité absolue ne nous donne pas une image complète de l’alimentation. Mais ça ouvre plutôt la porte pour entrevoir un système alimentaire dans toute sa complexité. Et c’est une bonne chose!
 
À la recherche de réponses et de solutions, j’en suis ressorti avec des milliers de questions qui ont évolué au cours des 14 dernières années, guidé par une quête de sens.
 
Tu vois, en alimentation, tout n’est pas « égal par ailleurs » ! L’alimentation ce n’est pas une simple commodité sans valeurs autres que pécuniaires. C’est-à-dire qu’un aliment produit à un endroit ne se compare tout simplement pas en goût et caractéristiques à un aliment produit ailleurs. Il y a une question de variété génétique, de climat et de sol, et de la main de l’artisan-producteur qui influencent sur le goût, sur notre plaisir de manger.
 
De plus, en alimentation durable, les solutions simples mur à mur, sans modulation, sans adaptations, ben ça ne fonctionne pas nécessairement chez toi bien que ça fonctionne ailleurs. Ça va pour tous les projets, toutes les initiatives, elles doivent d’abord s’ancré localement.
 
Le système alimentaire québécois est bien plus complexe qu’une simple notion de kilomètres alimentaires, qu’une question du lieu d’achat.
 

Qu’est-ce que manger le territoire ?

C’est une invitation à considérer l’aliment dans toutes ses dimensions, ses influences en relation avec le territoire et d’embrasser la complexité. C’est observer les relations entre ce que l’on mange, ses goûts, ses arômes, ses textures et son histoire, tous influencés par son territoire et sa culture. C’est manger avec tous nos sens, des aliments qui s’imprègnent de la couleur unique de notre coin de pays.
 
Manger le territoire est une combinaison qui ne peut être obtenue qu’en embrassant la complexité des liens, en célébrant le savoir-faire et l’expertise des producteurs-artisans d’ici.
 
Manger le territoire est une expérience qui donne une valeur à la complexité et à la célébration des goûts changeants tout au long des micro-saisons, qu’ils soient cultivés ou encore sauvages.
 
En Mauricie, ma région d’adoption depuis maintenant un an, c’est faire le lien entre culture et nature, un genre d’équilibre entre abondance sauvage et abondance des marchés. C’est découvrir tout l’éventail du garde-manger boréal sauvage tout en découvrant les spécialités des artisans-producteurs ‘ici au fil des saisons.
 
Chaque territoire a son profil distinct et ses accords saisonniers. Laisse tes sens te guider.
Mékinac est une terre riche de lacs et de rivières, façonnée par les collines, les falaises, les vallées et les plaines.
 
Ce territoire immense est tantôt revêtu de forêts, d’érablières, de pâturages, de champs et de tourbières. Chacun de ses éléments influence notre expérience des aliments et du territoire. On y trouve des chanterelles, des quenouilles nouvelles et des amélanches, des asperges, de la chicorée et de la rhubarbe pour n’en nommer que quelques-uns.
 

Manger le territoire, c’est manger avec tes sens. C’est manger avec conscience !

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