Cité pour la gastronomie? Un élément clef de la valorisation du repas gastronomique des Français.
En effet, suite à la reconnaissance de la gastronomie française comme patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, annoncé en novembre lors de la conférence de Nairobi, la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires s’est penchée sur ce projet annoncé par Sarkozy en 2008.
Mais quel concept?
Pour ceux qui entendent ici la première fois parler de ce concept, c’est en fait une maison consacrée entièrement aux arts de la table et à la gastronomie. L’idée, c’est de créer un espace, une institution majeure, dédiée aux cultures culinaires et à l’ensemble de ses expressions, françaises ou non.
Ce que l’on y retrouvera?
Le but ici est de regrouper des organisations, à but lucratif ou non, qui œuvrent dans les domaines de la documentation, conservations et transmission des savoirs de l’alimentation, tels savoir-faire (populaires et savants), pratiques culturelles et sociales ainsi que théories et études.
Bien loin d’être que le reflet d’une seule organisation, cette institution accueillera une multitude d’organismes ONG, OBNL et compagnies qui œuvrent dans l’agro alimentaire, allant du restaurant aux groupes militants.
Parmi les espaces aménagés prévus dans le projet, notons :
- Zone d’éveil aux cinq sens.
- Espaces découverts
- Espaces dégustation
- Espace pour ressources documentaires
- Lieux de formations
- Galléries d’expositions
- Laboratoires de recherche et d’innovation
Depuis quand y travaille-t-on?
Le projet fut annoncé en même temps que la candidature au patrimoine immatériel de l’UNESCO par le président de la République française (Nicolas Sakcozi) en 2008.
Le projet, alors décrié comme gaspillage des fonds publics, nous propose une reconnaissance de la cuisine comme expression de la culture d’un peuple. Mais après deux années, et la reconnaissance par l’UNESCO de traditions culinaire comme patrimoine culturel, de plus en plus d’acteurs se rallient à ce projet. Cette mise en valeur de la France par la gastronomie est inspirée par la citation de Claude Levi-Strauss suivante :
« Il ne suffit pas qu’un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu’il soit bon à penser »
Il s’agit désormais du projet principal de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires.
Mais à quel endroit?
Lorsque l’on créer un projet qui demande des investissements de plusieurs dizaines de milliards d’euros, il n’est pas grandes communes ou communautés régionales qui n’appliquent pas pour obtenir un tel projet.
Les municipalités françaises avaient jusqu’au 7 février dernier pour porter leur candidature bien que les villes de Paris et de Lyon sont fortement pressenties pour accueillir un tel projet.
Sur Paris, c’est la place de la Concorde qui est visée, plus précisément l’hôtel de la marine. La seconde municipalité est Lyon, reconnue pour sa culture gastronomique et son positionnement en tourisme gourmand.
Mais bien au-delà des candidatures, un véritable jeu politique et partisan s‘installe pour favoriser un espace sur un autre. L’UNESCO n’est pas étrangère sur ce jeu, surtout avec la sortie médiatique de Francesco Bandarin qui parle au nom de l’organisme de la culture des Nations Unies. Monsieur Bandarin privilégie fortement la conversion de l’hôtel de la Marine de Paris sur la construction d’un nouvel édifice dédié à l’institution qui prendrait place sur la région lyonnaise ou autre.
Un projet de taille
À la sortie d’une crise économique mondiale et une république aux prises avec des déficits importants, il est clair qu’un projet d’une envergure d’abord estimée de 50 milliards d’euros ne se réalisera pas sans une levée de fonds importante, tant de l’État français que des acteurs privés.
Bien que la classe des gastronomes européens et chefs du réseau Relais et Château nous concoctent un repas sublime, à 1200 $ CAD, comme levée de fonds au Château Versailles, un projet d’une ampleur du roi Soleil ne se concrétisera pas sans l’apport des deniers publics de l’Union Européenne.
Comment le financement va s’opérationnaliser, nul ne le sait encore. Pour le moment, mais une chose est sur, un tel projet ne devra pas mettre exclusivement la lumière sur la gastronomie française pour se réaliser et justifier les investissements étrangers nécessaires.
Cela n’est pas tout, d’autres initiatives à venir!
D’autres initiatives sont menées à bien sur le territoire français pour souligner leur patrimoine immatériel reconnu par l’UNESCO.
La première est l’instauration d’une fête de la gastronomie française annuelle, célébrée le premier jour de l’automne, soit le 23 février pour l’année 2011.
La seconde, c’est la création par le ministre du Commerce (Pierre Lellouche) de la Campagne « So french, so good » qui veut faire la promotion des produits d’exportation français dans plus de huit marchés en émergence.