Après l’Ontario et la Colombie-Britannique, le Québec se dote d’une certification portant sur l’origine de ses vins.

Au Québec, l’on compte près de 90 vignobles qui produisent des vins de qualité pour la plupart, mais les vins québécois sont-ils vraiment québécois?

Bien que seulement 6% de la production vinicole québécoise se retrouve sur les tablettes de la SAQ, selon un reportage de la Semaine verte sur le sujet, il est désormais possible de retrouver quelques produits du raisin québécois certifié par la firme Concert, une filiale de Ecocert Canada pour les produits non biologiques.

Le bal a commencé au printemps 2010 avec les vins de glace et de vendange tardive et aujourd’hui, c’est 13 des 19 vignobles, ayant contribué à la création de la certification qui présente fièrement des « Vins certifiés Québec ».

Garantir la qualité et l’origine.

Comme nous l’expliquait Yvan Quirion l’automne dernier, lors du Salon des vins et fromages du Québec au complexe Desjardins, les démarches de la création d’une certification, ont débuté il y a de cela quelques années, dans un but de garantir une meilleure qualité et traçabilité des vins que l’on appels québécois.

Dans un passé pas si lointain, il n’était pas rare de voir des vins « québécois » produits sur des propriétés en quantité nettement supérieure à la capacité de production des vignes. Ce que ça signifie? Il était mathématiquement impossible de produire autant de vin avec la capacité de vignes du vignoble.

Comment expliquer cela? C’est simple, par mauvaises années de production il était permis de nommer vin du Québec une bouteille qui était constituée jusqu’à 15% provenant de moût étranger. Ce 15% étranger, en général provenant d’Ontario, ne justifie pas cependant une surproduction dans les volumes quelques fois observés.

Certains producteurs en ont clairement enfreint cette règle avec peu de moyens de vérifier et de sévir en cas d’abus. C’est le genre d’abus que la certification aura pour mandat d’endiguer en créant d’ici 2014 des vins certifiés à 100% québécois.

Protéger et développer un savoir et savoir-faire propre au Québec.

Cela fait maintenant près de 30 ans que nous faisons dans la viticulture au Québec et de nombreux joueurs se sont établis, beaucoup on fermés leurs portes. Les plus innovants demeurent.

Au cours de ces années s’est développé un savoir propre à l’industrie d’ici avec l’adaptation de cépages nordiques par hybridation pour développer des vins caractéristiques et uniques à notre climat et qui sont de grande qualité.

La certification encouragerait grandement le développement de nouveaux savoirs et savoir-faire sur le domaine viticole québécois et assurerait par le même fait la distinction de nos productions par rapport aux autres vins du monde.

Et ensuite?

Bien que la certification ne soit pas obligatoire, l’AVQ espère que cela créera un effet d’entraînement un peu à la façon de l’Ontario et de la Colombie-Britannique avec la certification VQA.

Une fois cette certification bien établie, il serait possible de voir l’apparition d’une appellation de Vins du Québec approuvée par le CARTV et par la suite, pourquoi pas des IGP régionales. Dans un tel cas, il serait peut-être possible d’obtenir des rabattements de marge sur les vins en vente à la SAQ et autres exemptions vis-à-vis l’OMC en fonction de la reconnaissance des produits de spécificité.

Les vins du Québec on un fort potentiel de devenir un réel produit du terroir, comme les cidres et hydromels de la belle province. Une reconnaissance par une appellation protégée serait à la fois, une reconnaissance de la qualité du produit, une assurance de la provenance et de la traçabilité des composants et un réel vecteur de développement régional, tant sur le plan social qu’économique.

Pour en savoir plus :

Association des vignerons du Québec (AVQ)

Écocert Canada

Reportage du 14 novembre 2009 à la Semaine verte

Conseil des Appellations et termes valorisants du Québec (CARTV)

P.S. : J’ai fait le montage graphique avec des images tirées du site de l’AVQ